mardi 7 août 2012

Turquie: Edirne --> Bogazkale

 



10/07/2012 au 29/07/2012

Distance parcourue: 922km

Après avoir traversé la Macédoine (Skopje) et la Bulgarie (Sofia et Plovdiv), nous avons rejoint la Turquie et plus précisément la ville d’Edirne, capitale de la Thrace. Entre la Bulgarie et la Turquie, la route que nous avons suivie passait par la Grèce pendant une quarantaine de kilomètres. Le passage de la frontière entre la Grèce et la Turquie vaut le détour : le poste frontière n’est pas indiqué à plus de 1km (ce qui est légèrement stressant quand on a déjà pédalé plus de 120km et qu’on roule sur une 2x2 voies au milieu de nulle part…), la route entre les 2 postes frontières s’étend sur plusieurs kilomètres et est entourée degrillages et de barbelés, et soudain, quand on arrive vers le poste de frontière turc on se retrouve dans un parc entouré de paons…. Les différences entre la Bulgarie et la Turquie sont tout de suite visibles : les petits villages sont animés, les enfants jouent dans la rue, les terrasses des cafés sont pleines, il y a des petites épiceries dans tous les coins…. Et la vie est un peu plus chère (fini les cafés à 0,5€…). Après plus de 140 km nous arrivons enfin à Edirne, nous installons dans une petite pension au centre de la ville (chambre climée !) et dévorons notre premier « Et doner » turc ! La visite d’Edirne est très agréable : les mosquées de style Ottoman, plus belles les unes que les autres ;

Mosquée Selimyie, Edirne


Mosquée Selimyie, Edirne

Mosquée Selimyie, Edirne

Mosquée Selimyie, Edirne

le musée de la santé, ancien hôpital ottoman où les maladies mentales étaient traitées par musicothérapie dès le 17ème siècle ;

Hôpital Ottoman, Edirne

Hôpital Ottoman, Edirne

la vieille ville aux maisons en bois…

Edirne


Sport local: la lutte à l'huile!
Après 2 jours de pause, nous repartons à travers la fertile (et un peu ennuyeuse) plaine de la Thrace en direction d’Istanbul. Le but est d’éviter au maximum les grosses routes et les routes non asphaltées. Notre traversée durera 2 jours et sera ponctuée de rencontres inattendues.





Le premier jour nous croisons 2 groupes de cyclotouristes…français, voyageant en direction de la Bulgarie ! Nous n’avions pas croisé de cyclos depuis Mostar et des cyclos français depuis Porto… alors 5 dans la journée, ouah !!!! Le premier groupe de 3 mecs partis de Bangkok et rentrant en France par les Balkans (deuxroueslibres.com), et le deuxième un couple (Sarah et Gildas) parti du sud de la France en janvier et qui rentrent à vélo après avoir traversé la Turquie et une partie de Caucase. Le soir nous réussissons enfin à trouver un hôtel à Saray et juste au moment où nous défaisons nos saccoches, 2 cyclos allemands arrivent ! Ils ont démarré le matin même d’Istanbul pour un périple de 3 semaines en Turquie et Bulgarie…décidément, c’était la journée ! Après une bonne nuit de repos… nous attaquons une journée de vélo pénible ! En effet, la route est en travaux sur plusieurs dizaines de kilomètres et un convoi incessant de camons bennes nous dépasse... sans compter, qu’il fait 40°C, que l’ombre est quasi inexistante et que le trafic augmente à l’approche d’Istanbul ! Heureusement, nous croisons tout de même quelques café-buvettes le long de la route !

Une pause bien méritée...

... dans un lieu inattendu

Nous arrivons à Istanbul en fin de journée, par la fameuse D20. A ce moment, la difficile tache de trouver un hotel dans une ville de 17 millions d’habitants commence… Nous visons un hôtel dans le quartier de Taksim, à l’aide du GPS… plus qu’une dizaine de kilomètres et nous y sommes… mais c’est sans compter sur le fait qu’Istanbul est bâtie sur des collines avec des pentes à plus de 15%... du coup nous sommes obligés de pousser les vélos …Nous arrivons enfin à l’hôtel visé qui s’avère ne pas du tout correspondre à la description internet….Finalement nous décidons d’aller voir l’hôtel que nous avait conseillé le premier groupe de cyclos français que nous avons croisé. L’hôtel n’est pas parfait mais déjà beaucoup plus sympa que l’autre. Nous y rencontrons encore un groupe de cyclos, 2 anglais et un américain qui vient de se joindre à eux, et qui partent en direction de l’Inde en passant par l’Egypte à défaut d’avoir eu des visas pour le Pakistan. L’hôtel étant plein à notre arrivée, nous partageons la chambre d’Hassan pour notre première nuit, un futur architecte-photographe d’origine Irlandaise et habitant à Dubai qui nous a gentiment proposé de nous héberger une nuit !
Nous sommes restés au total une semaine à Istanbul, à explorer cette ville-monde, gigantesque, moderne, animée qui s’étend à n’en plus finir sur les rives du Bosphore, de la « Golden horn » et de la mer de Marmara. Au programme, visite de la mosquée bleue, de la citerne basilique, du quartier de Taksim,

Istanbul

Istanbul

des bazars (grand et aux épices), de multiples mosquées,

La mosquée bleue, Istanbul

La mosquée bleue (intérieur), Istanbul


Saint Sauveur in Chora, Istanbul

des rives du bosphore en bateau, à pieds et à vélo, du coté asiatique, de l’église Ste Chora et de ses magnifiques mosaïques byzantines

Istanbul

 … Les différents quartiers s’étalent à flancs de collines et des bateaux bus font la navette entre les différentes rives du Bosphore, de la « Golden horn » ou de la mer de Marmara.

Istanbul

Istanbul

Istanbul

Istanbul

Istanbul

On trouve des marchands ambulants à tous les coins de rue,


Istanbul

Istanbul

Istanbul

notamment de fish kebap (sandwich de filet de dorade ou de maquereau –sans arête s’il vous plait-)…, et des centaines de pêcheurs se retrouvent le soir sur le pont galata, ou les rives du Bosphore ou de la mer de Marmara.


Il y a également plein de gargotes où on peut déguster du poisson grillé tout frais…
Afin d’éviter la sortie d’Istanbul par des multi voies, nous décidons de prendre un ferry jusqu’à Mudanya (Bursa), sur la rive sud de la mer de Marmara. Nous arrivons à Mudanya en fin de matinée et partons en direction du lac et de la ville d’Iznik. La route longe plus ou moins la cote et nous offre des paysages de champs de lavande et d’oliviers bordés par la mer (et quelques constructions récentes assez moches !).

Mudanya

Après un arrêt à Gemlik (ville industrielle sans autre intérêt que d’être à une bonne distance de Mudanya pour déjeuner), l’après-midi se poursuit le long des rives du lac d’Iznik. Les champs de culture et les villages s’enchainent. Nous croisons encore plein de cigognes.




Nous arrivons le soir dans la ville d’Iznik, nichée au bout du lac, fondée en l’an 1000 avt JC, entourée de remparts et capitale des céramiques bleues.

Iznik

Iznik

Après avoir négocié comme des dieux une chambre d’hôtel, pique-nique au bord du lac en profitant du coucher de soleil….

Diner-pique-nique sur les bords du lac, au coucher du soleil, Iznik

Le lendemain, la journée est moins facile : Nous devons rejoindre Goynuk en passant par Geyve et un col à 800m. La première partie est assez plate, mais la route étant en travaux, il y a des parties non asphaltées et qui nous ralentissent.



Nous nous arrêtons à Geyve pour faire des courses et pique-niquer. Nous trouvons un merveilleux endroits pour manger : un banc à l’ombre à coté d’une fontaine !


Une dame qui était en train de jouer avec sa fille près de la fontaine nous sollicite grandement pour que nous nous installions plutôt devant sa porte sur le cote, assis sur des coussins et elle nous amène même à boire et à manger pour améliorer notre repas… en même temps, nous voyons qu’elle essaye de nous expliquer quelque chose que nous ne comprenons pas… jusqu’à ce qu’on se rende compte que nous allions nous installer sur un banc, juste devant la mosquée pour pique-niquer en plein mois du Ramadan :-D ! Au final, nous repartons de Geyve en ayant trop mangé et en pleine chaleur pour attaquer le col à 800m (en partant de 80m) qui sera suivi par le début d’un 2ème col à 1140m que nous passerons le lendemain.

Geyve

On se demande ce qu'elle fait là????

Nous arrivons en début de soirée à Goynuk et nous avons le plaisir de découvrir que le village est encaissé dans une gorge, 100m sous le niveau de la route !

Goynuk

L’hôtel est hors de prix, mais la chambre vaut le détour !
Le lendemain, direction Nallihan que nous atteignons pour midi après avoir passé 2 cols !



Alors que nous profitons de l’ombre à la terrasse d’un café fermé, 2 livreurs de glaces nous offrent 2 eskimos !


Nous repartons sous une chaleur caniculaire en direction de Beypazari que nous espérons atteindre en fin de journée. Soudain, au sommet d’un col, le paysage change totalement : nous passons de forets de pins à un paysage désertique de roches et de champs de mais, sans un arbre ni une maison sur des kilomètres… c’est magnifique mais chaud !!! Les formations rocheuses rouges, blanches, grises, en forme de pattes d’éléphants, contrastent avec le jaune des champs de blé.






 Nous arrivons le soir à Beypazari, ville au milieu du désert où une ingénieur tchèque chargée de la construction d’un pipeline à Beypazari nous oriente vers un hôtel…
Le lendemain, direction Ankara ! La route n’est pas très agréable : double voie avec beaucoup de trafic, en particulier des camions.




L’arrivée dans Ankara est un peu stressante entre les camions, les échangeurs, les multiples collines à franchir (la ville s’étend sur  plusieurs dizaines de kilomètres avant d’arriver au centre..)… mais grâce au GPS et à PE nous arrivons à bon port (=un hôtel proche de la vieille ville et du musée des civilisations anatoliennes) !

Ankara

Ankara

Comme nous n’avons rien envie de nous refuser : hôtel avec clim et wifi J et diner kebap + Ayran  !
Nous restons 2, jours à Ankara pour visiter - le musée des civilisations anatoliennes qui expose de magnifiques pièces sur la civilisation hittite (mais qui était malheureusement en travaux et fermé pour partie) et la citadelle-, se reposer, bosser, faire le trajet…  

Musée des civilisations, Ankara

Musée des civilisations, Ankara

Musée des civilisations, Ankara

Musée des civilisations, Ankara

Musée des civilisations, Ankara

Le premier soir, en redescendant de la citadelle au moment de la levée du jeun, nous sommes invités à nous joindre à 4-5 messieurs pour partager avec eux leur repas. Au menu : coca, une sorte de piperade locale à manger avec de la pide, yogurt et Cay pour terminer ! La conversation est limitée, mais nous passons un très agréable moment ! Le lendemain, ballade dans les rues de la ville ancienne et de la ville moderne qui contrastent complètement : la ville ancienne avec ses petites boutiques, ses rues étroites, où la plupart des gens semblent faire le ramadan et la ville moderne très animée, avec des gens qui boivent et fument partout et qui reste animée même après la levée du jeun !

Ankara

Vieille ville, Ankara

Vieille ville, Ankara
Nous partons d’Ankara à la découverte de la civilisation Hittite et de sa capitale Hattusas que nous atteignons en 2 jours, 2 crevaisons et une nuit de Bivouac (notre première !) à une dizaine de kilomètre avant d’arriver à Delice, l’offre en hôtel étant restreinte à un motel pour routier hors de prix à des kilomètres à la ronde…





Atelier réparation

Premier bivouac
La nuit est venteuse, pluvieuse mais sans attaque de grosses ou de petites bêtes et le sommeil réparateur !

Le lendemain la route est plutôt tranquille, sans double voie, mais encore et toujours avec un vent de face que nous n’avons pas quitté depuis Ankara.




Tout au long du chemin des gens nous offrent des légumes (tomates, concombres, piments, oignons), du pain, de l’eau fraiche… un vrai butin qui nous sera bien utile pour améliorer nos repas… Nous arrivons dans l’après-midi à Bogazkale et après nous être installés à la pension, nous partons visiter les vestiges d’Hattusas. 5 km de marche avec un fort dénivelé après 90km de vélo… c’est un peu dur (et cela nous vaudra des crampes le lendemain)….mais le cadeau de Ramses II au roi Hittite de l’époque (une énorme pierre verte) après la signature du traité de paix de Kadesh,  les remparts, la porte-tunnel et les hiéroglyphes gravés dans une tombe valent le coup.

Hattusa, Capitale Hittite

Cadeau de Ramses II après la signature du traité de paix de Kadesh, Hattusa, Capitale Hittite

Hattusa, Capitale Hittite

Hattusa, Capitale Hittite


Le petit hic après la visite, c’est que nous n’avions pas prévu que Bogazkale se transformait en ville morte au moment de la levée du jeun… conclusion il faudra se nourrir de pide, d’œuf, de pates…. et de notre butin de légumes ;-) !

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